Qu’est-ce que la Segmentation PMG (Petits, Moyens et Gros Clients) ?
La personnalisation étant devenue un pilier de la Relation Client, la segmentation PMG (Petits, Moyens et Gros Clients) s’impose comme un outil simple et efficace pour optimiser la gestion d’un portefeuille clients. Cette méthode repose sur une classification claire des clients en 3 catégories selon leur contribution au chiffre d’affaires. Que vous soyez une petite entreprise ou une multinationale, la segmentation PMG va vous permettre de mieux allouer vos ressources et de maximiser les résultats de vos actions commerciales.
Qu’est-ce que la Segmentation PMG (Petits, Moyens et Gros Clients) ?
La segmentation PMG (Petits, Moyens et Gros Clients) est une méthode de classification des clients basée sur leur contribution au chiffre d’affaires. Elle permet aux entreprises de diviser leur portefeuille en 3 catégories.
Cette segmentation repose sur une analyse des Données Clients, souvent basées sur :
- Le volume des achats réalisés : total des dépenses d’un client sur une période donnée.
- La fréquence des commandes : à quelle régularité un client achète.
- La marge générée : en intégrant les coûts associés.
Les 3 segments sont définis comme suit :
- Petits clients (P) : ils génèrent une faible part du chiffre d’affaires total. Bien qu’ils soient souvent nombreux, leur impact individuel reste limité.
- Moyens clients (M) : ils représentent une part intermédiaire du CA. Ce segment est souvent stable, mais nécessite une attention pour ne pas perdre de parts de marché.
- Gros clients (G) : cette catégorie regroupe les clients les plus importants en termes de revenus. Bien que peu nombreux, ils peuvent parfois représenter jusqu’à 80 % du CA.
L’approche PMG s’inspire de la célèbre loi de Pareto, souvent résumée par le principe 80/20, selon lequel 80 % du CA provient de 20 % des clients. En segmentant ainsi, les entreprises peuvent adapter leurs stratégies marketing et commerciales en fonction de la valeur de chaque segment.
Quel est l’équivalent anglophone de PMG ?
En anglais, c’est la méthode ABC (A pour les gros clients, B pour les moyens et C pour les petits) qui est utilisée pour désigner une approche similaire de classification des clients. L’acronyme SML (Small, Medium and Large Clients) est également utilisé.
Pourquoi utiliser la segmentation PMG ?
Adopter une segmentation PMG vous offre plusieurs avantages :
- Une meilleure optimisation de vos ressources : cette méthode permet de concentrer les efforts commerciaux sur les plus gros clients (ceux qui génèrent le plus de valeur pour l’entreprise), tout en adaptant les stratégies pour les autres segments.
- Une personnalisation de vos actions marketing : les campagnes peuvent être spécifiquement conçues pour répondre aux besoins de chaque segment. Par exemple, des offres premium pour les gros clients et des promotions pour fidéliser les petits clients.
- Une certaine répartition des risques : en identifiant les clients clés, une entreprise peut mettre en place des actions pour éviter une (dangereuse) dépendance à un groupe trop restreint de clients.
Comment mettre en place une segmentation PMG dans votre entreprise ?
La mise en œuvre d’une segmentation PMG est très simple. Elle repose sur une démarche structurée pour garantir des résultats pertinents. Détaillons ses 4 étapes clés.
1 - Collecter et analyser les Données Clients
Avant toute chose, il est indispensable de rassembler des informations fiables sur vos clients. Les données pertinentes incluent :
- Le chiffre d’affaires généré par chaque client.
- La fréquence des achats.
- La marge nette réalisée.
Ces données peuvent être extraites de logiciels CRM (Customer Relationship Management) ou de bases de données internes.
2 - Identifier les critères de segmentation
À partir des données collectées précédemment, vous allez pouvoir baser votre segmentation PMG sur différents critères (en fonction de vos objectifs) :
- Critère économique : classement selon la part du chiffre d’affaires générée.
- Critère de fréquence : segmentation selon le nombre de transactions sur une période donnée.
- Critère de marge : identification des clients les plus rentables en fonction des coûts d’acquisition et de fidélisation.
3 - Classer les clients en 3 groupes
À partir des critères choisis, divisez votre portefeuille client en 3 segments :
- Petits clients (P) : ceux qui génèrent une faible contribution au chiffre d’affaires (souvent < 20 %).
- Moyens clients (M) : ils représentent une contribution intermédiaire (environ 20 à 30 % du CA).
- Gros clients (G) : ils génèrent la part majoritaire des revenus (souvent > 50 %).
4 - Tester et ajuster votre segmentation
Une fois la segmentation réalisée, testez son efficacité dans la durée. Si nécessaire, ajustez les critères pour affiner la classification. Pour cela, posez-vous les questions suivantes :
- Vos actions marketing et commerciales sont-elles adaptées à chaque segment ?
- Les résultats obtenus sont-ils cohérents avec vos objectifs ?
Un exemple (fictif) de segmentation PMG
Imaginons une entreprise spécialisée dans la vente en ligne d’équipements de bureau. Après analyse des Données Clients, voici un exemple de segmentation :
Petits clients :
- Achats annuels : < 1 000 €.
- Représentent 60 % du nombre total de clients, mais seulement 15 % du chiffre d’affaires total de l’entreprise.
- Stratégie : campagnes d’emailing automatisées pour augmenter la fréquence d’achat.
Moyens clients :
- Achats annuels : entre 1 000 et 5 000 €.
- Contribuent à 30 % du chiffre d’affaires.
- Stratégie : offres groupées pour fidéliser et augmenter le panier moyen.
Gros clients :
- Achats annuels : > 5 000 €.
- Représentent 10 % des clients, mais 55 % du chiffre d’affaires.
- Stratégie : relation personnalisée via un commercial dédié et des offres premium.
Résultat :
Augmentation de 20 % des ventes totales après une meilleure allocation des ressources marketing et commerciales de l’entreprise.
Méthode RFM vs PMG
La segmentation PMG est souvent comparée à d’autres approches comme la méthode RFM (Récence, Fréquence, Montant). Cette dernière sert à évaluer la valeur des clients pour des campagnes spécifiques, en fonction de leur comportement d’achat récent.
La méthode RFM est plus complexe à mettre en œuvre que la segmentation PMG, car elle nécessite une analyse détaillée des données pour évaluer la récence, la fréquence et le montant des achats réalisés. Elle reflète donc avant tout les comportements récents des clients.
Ces deux approches se distinguent donc par leurs objectifs et leur niveau de complexité. La segmentation PMG est idéale pour des stratégies commerciales globales, comme l’allocation des ressources ou la priorisation des efforts marketing. La méthode RFM, quant à elle, est particulièrement adaptée aux campagnes marketing ciblées et personnalisées, où l’étude du comportement récent des clients joue un rôle clé.
Segmentation PMGTG vs PMG
Avec le temps, certaines entreprises ont cherché à affiner la segmentation PMG pour mieux répondre à des contextes spécifiques ou sectoriels. C’est le cas avec la segmentation PMGTG (Petits, Moyens, Gros et Très Gros clients). Cette méthode introduit une 4e catégorie pour distinguer les clients générant une part exceptionnelle du chiffre d’affaires.
Les Très Gros clients (TG) représentent souvent une part critique des revenus et nécessitent une attention particulière (comme des contrats sur mesure ou une Relation Client très personnalisée).
Par exemple, une entreprise dans le secteur B2B pourrait définir ses Très Gros clients comme ceux générant plus de 10 % du chiffre d’affaires chacun.
En résumé, la segmentation PMG (et ses variantes comme PMGTG) est un outil stratégique permettant aux entreprises d’optimiser la gestion de leur portefeuille clients. En divisant les clients en segments clairs, elle offre une vision globale des contributions de chaque typologie de clients au chiffre d’affaires de l’entreprise. Il ne vous reste ensuite plus qu’à ajuster vos ressources et vos efforts marketing/commerciaux.
Depuis qu’il a fondé l’agence CustUp, Antoine Coubray utilise quotidiennement les acronymes propres à la gestion de projet, à la Relation Client et au marketing. À travers cette série d’articles, vous maîtriserez vous aussi ces nombreux acronymes.